"Quelques informations à propos de l’underground", c’est ce que m’avait demandé Verdad, la blague, Il m’a pris pour Sherlock Holmes ? J’le sauve et il me demande un service, m’enfin, ça m’inquiétais aussi alors …
"- Mesdemoiselles, merci pour tout mais l’devoir m’appel.
Joe ? Mets ça sur, la note du patron !"
Après l’feu d’artifice que j’venais d’lui offrir Free pouvais bien faire ça pour moi, t’façon l’barman n’eut même pas l’temps d’répondre que j’étais déjà dehors.
Par où allais-je commencer ? Autant chercher une anguille dans une meute de chien, tout s’que j’savais c’est que ce gars publiais un journal clando pour dénoncer les méfais d’Crey couverts par les média traditionnels. Si j’en juge par le récit d’mon exploit et la photo d’Free et d’sa clique de tatoués, s’gars là traînait dans Indé à la recherche du sccop ou du faux pas d’l’un d’entre nous. C’est p’t être ça l’idée, ça grouille de mafiosi avec qui j’ai un vieux compte à régler, j’devrais en gifler un ou deux histoire de rameuter l’gratte papier.
La journée va être longue …
Pas besoin d’tourner bien longtemps, Spaghetti et compagnie utilisaient l’port pour importer leurs cames. Des armes à la drogue, "La Famille" contrôlait l’buisness dans l’coin. Ça les rends d’ailleurs un peu trop confiants et ça … c’est bon pour Mon buisness. J’en trouvais donc deux à l’arrière d’un entrepôt, fumant une clope et parlant d’un de leur vieux coup foireux histoire de savoir qui a la plus grosse. Pas l’temps d’tergiverser, j’en paralyse un d’terreur en décochant un bon crochet à l’autre. Sa mâchoire craque sous mes phalanges, j’espère qu’il va pouvoir parler …
J’le choppe par le col lui colle le zine sous l’nez et commence mon interrogatoire :
"- Si tu cri j’te tue, alors coopère !!
Que sais-tu là-dessus ?
- Rien !!
- Tu mens !!
- J’te jure. "
Ça marche pourtant avec Verdad, j’vais l’secouer un peu plus …
"- Vous contrôler tout s’qui spasse dans l’secteur, et tu veux m’faire croire que tu sais rien ?
- Oui c’est ça, mais me tue pas …
- Donne moi une bonne raison d’épargner ta vie d’mafioso inutile ?
- J’me renseignerais, je serais ton indic.
- Mon indic ?
- Oui, je sais ce que tu as fait à d’autres gars du clan, pitié ?
- Pitié ? Tu implores ma pitié ?
- Oui Red s’il vous plait ?
- On va dire que c’est ton jour de chance …
- Merci, mer …
- Silence !! T’as vingt-quatre heures, et mon nom ne sera pas mentionné !
- Tout s’que vous voudrez …
- Ton nom ?
- Rizzo … Tony Rizzo.
- Et bien Tony Rizzo, j’veux t’voir demain, sur le parking près d’Icon, à côté de l’entrée de Kings et pas de retard.
- Oui M’sieur.
J’suis reparti aussi vite que j’suis arrivé, mais cette fois, j’avais un indic, j’espère juste qu’il va pas oublier d’changer d’froc avant de s’repointer d’vant son boss …
Secouer un mafieux n’allait pas m’conduire à s’journaleux direct, mais j’avais d’autres idées, p’t être pas les bonnes, mais au moins j’reste pas les bras croisés.
Il n’était pas l’premier à chercher des poux sur la tête de Crey, Maggie Green, il fut un temps où elle avait balancer une filiale de s’te boite, la Comtesse s’était couverte en la remerciant publiquement, mais elle pouvait sûrement m’aider, j’devait aller à Sky et lui parler.
Aaaah … Skyway, ces ponts de béton et surtout ces trolls gonflés à la Superadyne, pas l’temps m’attarder, j’irais bien faire taire ce "boom-boom" d’la rave en bas de chez elle, mais dans cette ville d’encapés, d’autres s’en chargerons.
Je m’élève dans les airs jusqu’au 5e étage, me pose sur l’balcon, et observe. Elle est là en peignoir avec serviette enroulé sur la tête devant son ordi qui fait face à un mur rempli d’articles et de photos, je savais qu’j’avais bon. J’ouvre la vitre et l’accompagne d’un "Bonsoir …" qui s’en suit comme j’avais prévu d’un cri et d’un sursaut, par contre son flingue braqué sur moi, j’avais pas pensé.
"- Qui êtes vous ? Que faites vous là ?
- Qui j’suis n’a pas d’importance
- Je vous reconnais, vous êtes le chef de ce groupe de héros qui n’hésite pas à tout casser pour soi-disant nous sauver !
- Vous sauver ? Ouais peut être, ‘fin j’viens pas faire d’la pub.
- Que me voulez-vous ?
- T’agasse pas ma belle, j’viens d’parler d’Underground.
- De quoi ?
- Allons, tu sais d’quoi j’parle, ça …"
J’lui tends l’papelard et attends sa réaction, elle ne rougit pas, elle s’étonne et lit attentivement
"- Intéressant, et vous voulez que j’en fasse quoi ?
- C’est d’vous ?
- Du tout, j’aurais bien aimé mais non, ce n’est pas moi qui ai écris ceci
- J’connais vos soucis avec Crey …
- Et qui n’en n’a pas ? Vous-même les héros, les avez dans votre ligne de mire.
- Pas faux, mais j’cherche qui a pondu ça.
- Honnêtement, je ne peux vous aider. De plus je ne m’occupe plus de Crey depuis l’affaire Morrell, j’enquête sur le Dr. Vahzilok et sa technologie. Vous perdez votre temps.
- Ouais c’est s’que j’me dis aussi …
- Mais attendez un peu, votre mystérieux rédacteur se fera bien connaître, si ce n’est pas par lui-même, ce sera par Crey, Ils sont partout.
- Ok, j’vous dérange pas plus, c’est inutile …"
Et comme pour masquer ma honte, j’m’enfuis en sautant par l’balcon. Me v’là revenu au point d’départ, avec, rien. J’espère que mon p’tit mafieux choppera plus d’infos qu’moi parce que là c’est la misère. Qui pourrait m’renseigner si Maggie Green ne savait rien … Crey ? Avec s’que j’leur ai fait c’est pas un bon plan … J’vais retourner sur les lieux d’l’explosion et là où la photo d’Free et d’ses tatoués à été prise, p’t être que j’trouverais des indices, mais bon j’y crois pas trop.
Aller, retour à Indé …
Sur le chemin j’réfléchissais à tout ça et j’me suis dit qu’il était inutile d’aller là où la photo d’Freeman a été prise. Trop d’passage près du Tram’, si y avait des indices dans l’coin, il sont pollués.
Direction donc sur l’aut’ rive ’espère que j’aurais plus de chance à l’ancien labo, ça a tellement grouillé d’pomplards et d’keufs que c’est pas garanti mais bon, advienne que pourra …
Il me fallu en effet peu d’temps pour arriver sur s’qui était encore il y a quelques jours un Laboratoire de Crey. Les cordons d’sécu étaient encore tendus mais les uniformes avaient calté pour laisser la place à une poignée d’agents d’Crey, eux aussi cherchaient un coupable, s’ils me choppent ça va être rock’n roll.
J’pouvais compter un agent de la sécurité, épaulé par un d’leur protecteur et six gardes.
Tandis que j’me d’mandais comment j’allais agir, j’entendis une douce voix féminine qui n’m’était pas étrangère :
"- Alors Red, on joue les voyeurs ?"
J’me retournais doucement comme si j’n’avais pas été surpris, ça m’apprendra à n’pas surveiller mes arrières …
"- Coucou Mimi, ça va ?
- Oui et toi ?
- Ça va ouais, j’fais un peu d’tourisme …
- J’espère parce que si tu venais en repérage, tu arrives trop tard.
- Ouais ça a bien chauffé.
- Il parait oui, l’explosion s’est vue de Brickstown à Striga …
- Et dans les journaux surtout, ça t’dit quelque chose ça ?"
Et comme à tous ceux que j’rencontrais d’puis s’matin je tendis "l’Undergound" à Mimina.
"- Non, rien, si ce n’est qu’ils ont l’air de n’apprécier ni Crey, ni les héros.
- Ouaip justement, j’enquête là d’sus, ceux qui ont écrit ça ont l’air d’en savoir beaucoup.
- Bah … bon courage pour ta chasse aux fantômes alors …
- Ouais c’est pas gagné.
- Et tu crois qu’eux en savent plus ?"
Me demanda t-elle en me désignant les chiens d’garde de Crey.
"- J’pense pas nan, et j’vais pas aller leur demander.
- Le spécialiste de la terreur aurait peur ?
- Du tout non, mais bon vu comment j’les ai déjà agassé, j’vais pas relancer l’truc.
- Parce que c’est toi ça ?
- Une version miniature des flammes de l’enfer pour arrêter leurs expériences
- Pour combien de temps ?
- Je sais, un p’tit pas pour nous et un grand "boom" pour Paragon, mais ça soulage.
- Ok, je vais te laisser travailler alors …
- Ouais faut juste que j’me rapproche de l’endroit où la photo à été prise
- Une diversion ?
- Volontiers, si tu peux m’en court-circuit un ou deux …
- T’inquiète, c’est ma spécialité. "
Me répondit t-elle en faisant crépiter l’électricité dans c’est doigts
"- Aller, bisous Red, Courage !!
- Merci Mimi, toi aussi, fais gaffe …"
Et tandis qu’elle s’approchait d’eux, je parti d’mon côté pour retrouver l’endroit d’où cette photo avait été prise …
L’underground avait pris la photo alors que les flammes léchaient encore le ciel, il s’était posté à l’arrière du bâtiment, comme s’il savait qu’j’allais v’nir, comme s’il s’attendait à s’que j’passe par là. Ou "ce mec" est vachement bien renseigné, s’qui colle avec la photo de Free et faudrait fouiller son bureau pour virer les micros, ou c’est un d’ces mystiques qui voit l’avenir ; bien qu’y ait un tas d’choses zarb’ à Paragon, j’opte pour la première hypothèse …
Bon, assez tergiversé, voyons s’que l’coin nous raconte.
Intéressant … Ces empreintes n’ont rien d’humaines, elles semblent animales si j’en juge aux griffes, en espérant que ce ne soit pas démoniaque, s’qui s’rait carrément possible si j’me fis à leur déplacement anarchique, le truc flippant c’est qu’elles ont l’air toutes plus grandes les unes que les autres. Par contre celles si sont bien humaine, masculines même … Il ne semble pas massif et si j’en juge à la régularité de ses pas, il est arrivé tranquillement et a attendu qu’ça s’passe, heureusement pour moi, il ne m’a ni tiré l’portrait, ni envoyé ses chiens d’gardes. Bon ça nous mène où …
Erf, j’aurais du m’en douté, les abords ont beau être humides, les traces n’allaient pas m’conduire directement à l’antre de la bête.
J’ai pas tellement plus avancer mais j’ai au moins quelques indices, j’espère que mon mafieux en trouvera plus pour moi. En attendant faut que j’prévienne Free d’faire le ménage chez lui et j’ai deux autres journaleux à interroger, ces traces disculpaient définitivement Maggie Green, mais pas Marcus Johnson, la nouvelle star du Paragon Times, ni son prédécesseur, Jackson Turner. La galère ça va être de les trouver pour les interroger, j’vais devoir aller aux Bureaux du PcT à Steel, un immeuble historique conçut en 35 par M. Rudolph Augustus Seifer, comme la majorité des bâtiments d’cette ville d’encapés … Verdad va m’devoir un bon coup à boire et une nouvelle paire de boots à m’faire courir partout comme ça !
Alors que j’m’apprêtai à m’arracher j’entendis un vrombissement dans les airs, et tandis que j’m’attendais à savater un "Raider", j’vois un mec tout droit sortit d’un escadron des années 50 avec la panoplie intégrale jusqu’à l’écharpe blanche de l’aviateur. Soudain … le brouillard et dans mon dos, le choc de deux poings.
Sont organisés les enfoirés !!
Alors que j’me r’lève face à la silhouette rouge qui s’dresse devant moi, tout en gardant son pote volant au coin du coin d’l’œil , le type me cause avec un accent ruscof … La guerre froide est bien finie …
"- Qui est tu tovarich ?
- Celui qui va t’faire avaler ton marteau et faucille !!
- Pou le moment tu es sultout celui que j’ai mis à telle …
- Vous voulez quoi ?
- La même chose que toi, on cherche l’homme en noir"
Me répond l’autre en se posant derrière moi.
"- Y en a un paquet d’types en noir les mecs, j’vous souhaite du courage …
- Celui là se fait appeler Verdad.
- Et vous lui quoi ?
- Le lamener à celle qui nous envoie.
- Et qui vous envoie ?
- Ce n’est pas ton ploblème tovarich.
- C’est sur mon blème c’est plutôt vous deux !! "
Et dans la lancé de mes mots j’entrave l’enfumé de quelques tentacules d’ombres avant qu’il me colle une bastos dans le dos. La réaction d’Popof fut immédiate, son poing vers moi et son énergie dans ma face. La vache, il cogne dur …
J’riposte en lui envoyant un crochet et s’en suis naturellement un match de box improvisé qui n’est pas s’en déplaire au dockers du coin. Mais tandis que je m’occupais d’l’œil de Moscou, Steam gun Parvint à s’défaire et alors qu’il allait intervenir dans notre un contre un, une vague de froid se rependit et j’vis arriver Blyzzard à ma rescousse. Après quelques minutes de combat acharné, l’alliance americano-russe parvint à s’enfuir sans qu’je sache qui les avait envoyé à la poursuite de Verdad.
"- Salut Blyzz !!
- Lu Red, on dirais que je suis arrivé juste à temps
- Ouais merci …
- Bah de rien, j’allais m’entraîner à l’AE mais rien ne vaut le réel !!
- C’est sur mais une balle virtuelle t’aurais pas trouée le bras comme celle là …
- Ouais mais t’inquiète, ça va cicatriser vite.
- J’espère pour toi
- Ouais c’est bon, aller j’te laisse et fais attention à toi.
- No loose Blyzz, à charge de revanche …
- Salut Red !! "
Et tandis qu’mon sauveteur partait d’son côté, j’reprenais la route de Steel pour continuer mon enquête …
La douleur dans les côtes et l’dos m’a un peu ralenti, heureusement, j’me rétabli vite …
Pendant que j’traverse Steel, un attroupement attire ma curiosité.
"- Je suis sûr que si on réunit nos forces, vous pourrez porter un grand coup à la criminalité de Paragon City. Statesman a établi un programme de Commando pour les groupes de super-héros décidés à bien faire les choses. Tes amis et toi pouvez former un Commando pour lutter contre le crime en tant qu'unité cohérente."
Positron essaie d’convaincre une poignée de héros d’aller au casse-pipe à sa place, bravo le héros, quand tu pense que s’mec là peut kill cinquante d’entre nous en un clin d’oeil …
"- Et toi Red Fire ? Veux tu te joindre à nous ?"
Me lance t-il en enlevant son casque.
"- Désolé m’sieur, mais là j’suis sur un aut’ coup.
- Pourtant ton aide nous aurait été précieuse …"
Rajoute un p’tit mec aux oreilles pointues.
"- Précieuse en quoi, j’pense qu’à cinq vous allez vous en sortir, à moins qu’t’ai besoin d’une paire de bottes.
- Agréable … je pensais juste que tu serais plus préoccupé par la sécurité de Paragon.
- T’inquiète pas pour moi Ispah, j’sécurise à ma façon.
- Je comprends, et je n’insiste pas, après tout si tu peux vivre avec la mort d’un héros sur ta conscience …
- Qui t’dis qu’j’ai une conscience …"
Satisfait d’ma réplique de cinéma, j’continue mon chemin d’un pas tranquille pour mettre fin à cette discussion ; c’est vrai quoi, moi aussi j’bosse.
Passé, l’coin d’la rue j’reprends mon allure, et arrive enfin à l’immeuble du PcT.
J’pousse les portes de verre et entre dans le hall, faisant fasse à un énorme mur de marbre dans le quel est sellé une plaque commémorative relatant l’histoire du building et d’son créateur ; j’le contourne et arrive dans une grande pièce où les blablas font autant d’bruit qu’les téléphones du standard. Dans la pièce se trouve également des vitrines avec prix, portraits, et articles du PcT, des plantes décorent également l’entrée de ce monument historique de Steel Canyon.
J’arrive à l’accueil et essaie d’m’adresser à l’une des secrétaires, mais comment placer un mot entre deux sonneries d’téléphone, elle lève la main vers moi comme pour me dire d’attendre ou d’me taire … ça c’est la goutte d’eau !! J’passe la main par-dessus l’comptoir et coupe sa conversation, j’ai pas qu’ça à faire …
"- Vous êtes malade ?
- Nan, j’suis Red Fire et j’viens voir Marcus Johnson et Jackson Turner.
- Vous avez rendez-vous ?
- Vous vous foutez d’moi là ?
- Non, si vous n’avez pas rendez-vous, je ne peux les déranger.
- Oh que si tu vas les déranger …
- De toute façon ils sont en reportage.
- Alors donnez moi leurs numéros …
- Désolé mais c’est confidentiel
- J’commence à perdre patience, alors si tu ne veux pas vivre un cauchemar éveillé, t’as plutôt intérêt d’me donner s’que j’veux !!
- Monsieur même si vous êtes un héros, vous ne pouvez m’intimider.
- J’crois qu’t’as mal compris cocotte, j’suis en mission et j’ai des infos exclusive à leur transmettre …
- Si vous n’me dites pas que vous êtes un indic aussi, comment voulez-vous que je vous informe correctement ? Prenez l’escalier de droite pour rejoindre les ascenseurs et montez au 12e étage.
- Merci."
Cette discussion était plus sportive qu’la baston de tout à l’heure ...
J’parviens enfin aux bureaux après m’être tapé une musique d’ascenseur assommante, j’déteste les ascenseurs, on n’sait jamais quelle surprise nous attend à l’ouverture.
Aller, action, j’vais commencer par Turner, l’ancienne star d’cette feuille de chou. Même topo avec les deux qu’pour les autres, j’leur colle l’underground sous l’nez et l’fait parler, du moins j’essaie parce qu’encore une fois rien, rien d’intéressant. Qui a bien pu écrire s’papier ? Dans quoi j’me suis encore fourré ?! On verra la suite plus tard, pour le moment j’dois prévenir Free d’vérifier sa planque …